cross-posted from: https://lemmy.dbzer0.com/post/12762052
#LMDCA : La meilleure défense, c’est l’attaque !
De Bonaparte à Christophe Dettinger
En cherchant un titre à la présente série, la punch line s’est imposée d’elle-même : « La meilleure défense, c’est l’attaque ! ». Répétée à longueur de refrain par le rappeur #SCH, dans le titre éponyme de son dernier album #Autobahn, la sagesse populaire attribue cette phrase à Napoléon Bonaparte.
Le général prussien Carl von Clausewitz, admirateur de l’homme de guerre et d’État français en fit l’exégèse dans son ouvrage inachevé « De la guerre » en expliquant que la défense était supérieure à l’attaque car le défenseur est mieux préparé, mieux informé et plus mobile que son ennemi.
Il serait donc préférable d’attaquer pour vaincre avant même que l’adversaire ne puisse s'organiser pour lancer lui-même une attaque. Cette phrase sonne pourtant faux car l’adversaire voire l’ennemi y est grossièrement escamoté. Elle fait figure d’un slogan indigne du légendaire ego du général, consul, empereur qui mit jadis l’Europe à feu et à sang afin de satisfaire son orgueil, sa suffisance et sa démesure.
La phrase bravache est restée dans le langage courant mais Napoléon l’a-t-il vraiment prononcée ? Au-delà du slogan, il fallait trouver un personnage crédible pour le mettre en acte et incarner à lui seul cette idée, que l’on ne peut rester lové dans une position de défense à voir les coups pleuvoir sans la moindre réaction.
Les coups, ce sont ceux de la caste dirigeante envoyant ses milices pour neutraliser celles et ceux qui osent se rebeller contre une crise sociale dont ils se repaissent pour mieux asseoir leur pouvoir sur des individus déshumanisés, tout juste bons à leur apporter leurs juteux profits sur un plateau doré, en respirant à peine le fumet de leurs sacrifices.
Qui mieux que « le Gitan de Massy », nom de guerre acquis sur les rings par ses 18 victoires sur 23 combats pouvait personnifier
[..] « à porter mille fois son poids sur lui » [..] « comme un lego avec du sang. » ? Qui mieux que ce boxeur professionnel ayant raccroché ses gants de boxe, le 6 décembre 2013 après un ultime combat héroïque pouvait le mieux incarner « comme un lego avec des dents », le challenger défiant « la faiblesse des tout-puissants » ?
**Cette séquence de la 50ème journée de mobilisation des Gilets Jaunes du 5 janvier 2019, vue des millions de fois sur les réseaux sociaux a marqué les esprits et frappé l’imaginaire cauchemardesque des décideurs. Bien que son geste intrépide et vaillant est venu marquer d’un poing d’honneur les aspirations de tous les nantis et les indigents et d’un point-virgule les certitudes des nababs et des repus de privilèges, Christophe s’est cru obligé de justifier son mouvement après l’hallali des chiens de garde médiatique, lâchés contre lui pour mieux terroriser celles et ceux qui oseraient braver la violence borgne de l’État, incarnée par les gardes mobiles que ce quasi quadragénaire, ce « citoyen normal » avait fait reculer avec « la colère du peuple » en [lui] sur la
pour défendre une jeune femme malade en position fœtale plaquée au sol sous les coups de tonfa des forces de répression.
Dans son adresse vidéo, il exposa les raisons de son geste, critiqué même par Fédération française de boxe et la Ligue nationale professionnelle idoine, dénonçant un « comportement inacceptable et honteux » de la part du boxeur, avant que celui-ci ne se constitue prisonnier auprès des forces de police, le 7 janvier 2019.**