this post was submitted on 23 Sep 2024
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[–] keepthepace@slrpnk.net 6 points 2 months ago (2 children)

Enfin bon sang!

Y a pas de "casse-tête" des infrastructures: ces camions prennent l'autoroute, il leur faut des bornes de recharge rapides ou d'échange de batteries tous les 50 km. Fallait le prévoir avant-hier, y a 10 ans c'était déjà une évidence. Et au passage, ce serait simple à mettre en place si l'état avait gardé la main sur les infrastructures autoroutières

[–] jamesNFCN@jlai.lu 2 points 2 months ago (2 children)

Ou des caténaires comme pour les bus dans certaines grandes villes

[–] joelthelion@lemmy.world 2 points 2 months ago

Ça existe : https://m.youtube.com/shorts/70k5uXcjUXg

Par contre c'est sans doute beaucoup plus compliqué à déployer que des stations de charge tous les 50km.

[–] keepthepace@slrpnk.net 1 points 2 months ago (1 children)

Oui, d'ailleurs je me suis souvent demandé si les rails de sécurité ne pourraient pas faire office de caténaires.

[–] Dremor@jlai.lu 1 points 2 months ago (1 children)

Histoire d'électrocuter tout automobiliste ayant eu la bonne idée de sortir de sa voiture en feu pour aller se réfugier derrière ledit rail ?

[–] keepthepace@slrpnk.net 2 points 2 months ago (1 children)

En 2024 on sait faire mieux qu'un rail nu toujours branché à 20 kV. J'ose espérer qu'on utiliserait une forme d'induction ou de rail creux.

[–] Dremor@jlai.lu 3 points 2 months ago (1 children)

L'induction ne permet pas de transmettre tant que ça de puissance, pas sans chauffer un max en tout cas. Pour le rail creux ça ne sera pas tellement mieux niveau sécurité.

Il ne faut pas oublier que ces rails sont fait en partie pour absorber les chocs, en se cassant. Et un rail cassé... Et bien ça ne transmet pas grand chose.

Autre problème, ça condamnerait la bande d'arrêt d'urgence, qui est un élément de sécurité indispensable dans de très nombreux cas.

Et même en ignorant tout ça, il ne faut pas oublier qu'un circuit électrique doit être fermé pour fonctionner. Là on aurait un borne, mais pas la seconde. Pour les trains c'est facile, la seconde borne c'est tout simplement les rails. Pour un camion, les pneus en caoutchouc, ça isole pas mal. Habituellement les trolleybus utilisent des pantographes doubles, qui font les deux bornes. Idem pour les camions à pantographes actuels.

[–] keepthepace@slrpnk.net 1 points 2 months ago

Il faut voir que aujourd'hui on aurait pas besoin d'un contact permanent: ce serait une forme de recharge de batterie pendant qu'on roule. Si c'est interrompu quelques kilomètres, c'est pas grave.

L'induction, si, ça transmet de la puissance, assez pour recharger des véhicules.

Un rail creux, qu'on peut enjamber sans problème, c'est quand même vachement mieux qu'un rail à 20kV. Un rail peut avoir deux lignes, une à 20kv, une à zéro.

L'induction est alternative, n'a pas besoin de circuit fermé.

[–] joelthelion@lemmy.world 1 points 2 months ago (1 children)

ce serait simple à mettre en place si l’état avait gardé la main sur les infrastructures autoroutières

Pas si simple que ça vu la puissance électrique nécessaire, mais plus simple qu'avec le bouzin semi-privé actuel, c'est sûr !

[–] keepthepace@slrpnk.net 1 points 2 months ago (1 children)

Ah oui, on a besoin de plus de production électrique pour sortir de fossiles et d'un réseau de distribution à jour, qui pouvait le prévoir!

[–] joelthelion@lemmy.world 1 points 2 months ago

Ce n'est pas de la production que je parle mais de la distribution. Installer une borne de rechargement camion c'est un peu plus compliqué que de brancher une prise.

Mais je te rejoins tout à fait sur le fait qu'on aurait pu anticiper, même si comme l'article le mentionne, le vainqueur du duel hydrogène/batteries n'était pas forcément clair.

[–] laem@jlai.lu 4 points 2 months ago

Je me permets de mettre l'article en entier, c'est d'intérêt national AMHA.


Bourg-en-Bresse (Ain), Saint-Priest (Rhône) - envoyé spécial - Il suffit de quatre heures trente seulement pour construire un poids lourd de 44 tonnes à partir de deux simples longerons d’acier, sur l’une des deux lignes d’assemblage de l’usine Renault Trucks, établissement qui fête, cette année, ses 60 ans, à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain. Deux mille personnes travaillent ici, dont 20 % de femmes, de 7 heures à 15 h 37. En ce mois de septembre, deux des 115 véhicules qui défilent lentement, chaque jour, dans l’usine, sortent incomplets de la ligne d’assemblage. Le moteur et la boîte de vitesses, de même que le bras de transmission, seront insérés dans leurs entrailles à la toute fin, sur une troisième ligne de finition spécifique.

Ces géants de la route ne sont pas ordinaires, ils sont les tout nouveaux E-Tech électriques que Renault Trucks produit en série depuis novembre 2023. « Ils donnent une idée du bouleversement à l’œuvre dans les usines, où les véhicules à combustion vont devoir de plus en plus cohabiter avec les véhicules à batteries , explique Jean-François Risselin, directeur de la communication du site de Bourg-en-Bresse. L’impact sur la gestion de l’espace et les compétences des personnels est énorme. »

La profession a aujourd’hui une idée claire de sa destinée. « La batterie a pris la tête du peloton dans la course à la décarbonation » , déclare Régis Pierrelle, directeur des opérations électromobilité de Renault Trucks. Il était temps : le dernier objectif de l’Union européenne, revu à la hausse en juin, est de réduire les émissions de gaz à effet de serre des camions de 15 % en 2025 pour tous les véhicules neufs vendus par les constructeurs, par rapport à 2019. Puis de 45 % en 2030, et de 90 % en 2040.

D’ici là, la souplesse est de mise dans les ateliers bressans de la filiale du suédois Volvo. Sur leur ligne de finition attitrée, les poids lourds électriques doivent tenir le délai de quatre heures trente, afin de ne pas pénaliser la production des véhicules thermiques. Une course contre la montre. « Faire entrer nos E-Tech dans le “temps de passage”habituel est notre principal challenge», souligne M. Risselin. Au lieu de se voir greffer des réservoirs de carburant liquide, les camions électriques reçoivent entre quatre et six packs de batteries contenant chacun 3 600 cellules Samsung. Autonomie : 300 kilomètres. Le moteur vient se positionner entre ces packs, tandis que, sous la cabine, là où se trouve habituellement le moteur diesel, vient se glisser le cerveau du camion, « une sorte d’armoire électrique, un vrai concentré d’intelligence », explique M. Pierrelle.

« Changement culturel profond »

« Nous sommes en train d’assister à une disruption technologique incroyable », s’enthousiasme Louis-Pierre Geffray, expert mobilités à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). « Il y a quatre ou cinq ans, il y avait encore de gros doutes sur l’avenir du camion électrique. C’est fini. En 2025, les premiers modèles de 44 tonnes avec 600 kilomètres d’autonomie réelle vont arriver sur le marché, ce sur quoi personne ne pariait voilà encore trois mois. Cette accélération rend la domination de la batterie électrique inéluctable. »

Exit l’hydrogène au coût prohibitif. Mercedes-Benz Trucks y a beaucoup cru, malgré un rendement énergétique trois fois inférieur à celui du camion à batteries, avant de mettre la pédale douce. L’italien Iveco aussi a revu ses ambitions à la baisse, face à « la quasi-inexistence d’infrastructures de ravitaillement » , rappelle un porte-parole. Pour Renault Trucks, l’hydrogène devrait in fine être réservé « aux régions et usages les plus difficiles à décarboner avec des camions électriques à batteries, ou bénéficiant localement de synergies avec une industrie l’utilisant » , comme la chimie ou la sidérurgie.

Quant aux biocarburants, le B100 (un biodiesel 100 % à base d’huiles végétales) ou le HVO (huile végétale hydrotraitée, miscible avec le gazole), ils sont dorénavant rangés sur l’étagère des remèdes transitoires. « S’il doit rester une goutte de carburant liquide, elle sera captée par l’aérien et le maritime », prédit Denis Benita, ingénieur transport à l’Agence de la transition écologique (Ademe). En France, les premiers camions électriques ont commencé à rouler en 2020, des véhicules urbains de moyen tonnage dotés de 250 à 300 kilomètres d’autonomie. « Ces camions peuvent déjà parcourir 600 kilomètres dans une même journée, avec une recharge à l’heure de la pause , tient à rappeler M. Pierrelle. Il faut que nous arrivions à rassurer les transporteurs, ce qui suppose un changement culturel profond, en raisonnant sur des kilowattheures et non plus en litres, comme on le faisait depuis l’invention du moteur de l’ingénieur allemand Rudolf Diesel en 1897. »

En 2025, Mercedes-Benz Trucks va commencer la commercialisation de son eActros 600, un 44 tonnes électrique dévoilé il y a un an, doté de 600 kilomètres d’autonomie. Dans la même catégorie, Volvo Trucks a annoncé, début septembre, l’arrivée sur le marché de son nouveau FH Electric pour le deuxième semestre 2025. Renault Trucks lancera le sien, un nouveau tracteur de la gamme E-Tech, début 2026. « Atteindre 600 kilomètres d’autonomie n’est pas une fin en soi. Nous atteignons un plateau psychologique qui va permettre de lever la résistance au changement, en ancrant dans les esprits l’idée que le camion électrique va pouvoir couvrir tous les usages » , analyse Emmanuel Duperray, responsable de l’électromobilité à la direction de Renault Trucks.

Dans ses laboratoires de recherche de Saint-Priest, en banlieue lyonnaise, la firme met la dernière main à son e-Axle, un pont électrique compact qui va libérer de la place pour installer davantage de batteries sur les longerons des plus gros camions. Ce tour de force technologique va diviser par 10 le nombre de pièces dans le moteur et réduire son poids d’une tonne environ. Il a requis 3 millions d’euros d’investissements, sur les 600 millions que prévoit de consacrer Renault Trucks à la recherche et développement entre 2020 et 2025. Au cours des cinq années suivantes, le budget recherche de l’entreprise s’élèvera à 1 milliard d’euros.

« Jusqu’à présent, on avait quelques constructeurs de poids lourds concentrés sur le passage du moteur diesel à la batterie électrique, par simple adaptation de l’architecture du véhicule , observe M. Geffray à l’Iddri. Désormais, les modèles qui apparaissent sont conçus à partir de la motorisation électrique, ce qui change tout. » Car la capacité des nouveaux camions à répondre aux besoins n’est pas qu’une affaire de batterie. C’est aussi une affaire d’aérodynamique, laquelle, par l’énorme travail de conception fourni sur la période récente, se répercute sur la consommation électrique et augmente l’autonomie.

Le dernier-né de Mercedes-Benz Trucks, par exemple, aura besoin de 119 kilowattheures aux 100 kilomètres. « C’est l’équivalent énergétique de seulement 9 ou 10 litres de diesel, et ça réduit de 90 % les émissions de gaz à effet de serre du semi-remorque » , note M. Geffray. Le constructeur allemand calcule qu’en parcourant 120 000 kilomètres par an un tel camion offrirait à son propriétaire une économie de 97 000 euros sur dix ans.

L’équation économique est au cœur de tous les enjeux. « Le coût d’achat d’un camion électrique est aujourd’hui trois fois plus élevé que celui d’un camion diesel », rappelle M. Benita, l’expert de l’Ademe, soit de 250 000 à 350 000 euros pièce pour les plus gros tonnages. Et, malgré les économies engendrées par le moindre prix de l’électricité, le coût total de possession devrait rester « encore quelques années » autour de 20 % à 30 % supérieur à celui du diesel. Or, c’est ce coût total de possession, qui comprend l’ensemble des dépenses et frais liés à l’achat et à l’utilisation d’un véhicule, qui intéresse le transporteur.

Pour amorcer la demande, l’Etat distribue des aides. Une première enveloppe de 20 millions d’euros a été attribuée exclusivement aux PME cet été, occasionnant l’achat de plusieurs centaines de camions électriques en France. Fin août, une seconde enveloppe de 110 millions d’euros a été débloquée à destination des transporteurs de toutes tailles. Chargée d’attribuer ces aides, l’Ademe nourrit l’espoir de rapidement « massifier les commandes » , afin de faire baisser les prix des constructeurs et d’obtenir un coût total de possession identique à celui d’un véhicule diesel… Renault Trucks entrevoit « un très net avantage économique au camion électrique face aux autres énergies, diesel compris, en 2030 ».

Cet horizon est dans toutes les têtes. « En Europe, à cette échéance, le thermique représentera encore une part significative. Mais, en 2040, l’électrique sera largement dominant », pense Virginie Delcroix, directrice du développement durable de Geodis. La filiale logistique de la SNCF possède à ce stade « plus de 100 camions électriques » , sur une flotte totale de 4 300 véhicules sur le Vieux Continent. Cependant, le temps presse. En 2023, la proportion de poids lourds électriques vendus en France a à peine dépassé 1 %, contre près de 3,5 % pour les camions au gaz et autant pour les camions aux biocarburants.

1 700 bornes d’ici à 2027 en Europe

Dans une étude publiée en juin 2024, l’Iddri affirme qu’il faudrait de 3 % à 5 % de camions électriques sur les routes dès 2025 pour que les ambitions européennes soient atteintes. Passer de 1 % à 5 % en un an ? Personne n’y croit. D’autant que les infrastructures de recharge n’arrivent pas à suivre. En partenariat avec TotalEnergies, Vinci Autoroutes et six constructeurs de poids lourds européens, Enedis, filiale d’EDF chargée du réseau d’électricité français, a fait mouche en déclarant, dans une étude parue en mars, que 12 200 prises, contre quelques dizaines aujourd’hui, seraient nécessaires pour la recharge des po